
Les grands principes éthiques en psychologie
La pratique psychologique repose sur plusieurs piliers éthiques :
Le respect de la personne et de son autonomie : Assurer le consentement libre et éclairé du patient.
La bienfaisance et la non-malfaisance : Agir pour le bien-être du patient sans lui nuire.
Le respect du secret professionnel : Protéger les informations confidentielles, sauf exceptions légales.
La responsabilité et la compétence : Agir dans les limites de son expertise et actualiser ses connaissances.
L’impartialité et l’absence de conflit d'intérêt : Maintenir une posture neutre et éviter toute influence extérieure.
Dilemmes éthiques et cas pratiques
Passons à des cas concrets, illustrant la complexité des choix éthiques.
Cas 1 : Secret professionnel vs danger imminent
Situation : Un patient adulte en thérapie évoque des pensées suicidaires précises et un plan détaillé. Il refuse toute hospitalisation.
Dilemme : Respecter son autonomie ou briser le secret pour prévenir un acte potentiellement fatal ?
Réflexion éthique : L'obligation de protection peut justifier une levée du secret si la menace est immédiate et grave. L’idéal est de convaincre le patient d’accepter une aide volontaire.
Cas 2 : Un adolescent demande la confidentialité
Situation : Un jeune de 16 ans consulte en secret et révèle une détresse intense, mais refuse d’en parler à ses parents.
Dilemme : Respecter sa confidentialité ou informer la famille pour garantir un soutien ?
Réflexion éthique : L’adolescent a droit à la confidentialité, sauf en cas de danger majeur (violences, risque suicidaire élevé). Une médiation peut être envisagée pour favoriser une communication sécurisée avec la famille.
Cas 3 : Une relation ambiguë avec un patient
Situation : Un patient exprime des sentiments amoureux envers son thérapeute et insiste pour poursuivre la thérapie.
Dilemme : Continuer le suivi malgré ce transfert affectif ou orienter le patient vers un autre professionnel ?
Réflexion éthique : Le psychologue doit éviter toute relation affective avec ses patients. Il peut travailler le transfert en séance, mais si l’ambiguïté persiste, une réorientation est préférable pour maintenir une posture éthique.
Cas 4 : Pression d’un employeur sur un psychologue du travail
Situation : Un psychologue en entreprise détecte une souffrance psychologique chez plusieurs employés, mais la direction lui demande de minimiser ses rapports pour éviter des plaintes.
Dilemme : Respecter l’éthique et alerter sur les risques psychosociaux ou céder à la pression pour conserver son poste ?
Réflexion éthique : L’indépendance du psychologue doit primer. Il peut rappeler son code de déontologie et, si nécessaire, signaler les risques de manière argumentée, sans compromettre la confidentialité des employés.
Comment faire face aux dilemmes éthiques ?
Face à ces dilemmes, quelques stratégies clés :
✔ Se référer au code de déontologie de sa profession.
✔ Échanger en supervision ou en interview pour prendre du recul.
✔ Se poser les bonnes questions : Quels principes sont en jeu ? Quelles conséquences possibles ?
✔ Documenter ses décisions : garder une trace des réflexions et démarches entreprises.
✔ Ne pas hésiter à consulter un comité d’éthique si disponible.
L’éthique en psychologie ne se limite pas à des règles fixes, mais implique un jugement clinique et moral face à des situations complexes. Chaque dilemme doit être analysé avec prudence, empathie et rigueur, en mettant toujours le bien-être du patient au premier plan.
📌 Note importante :
Au Maroc, la profession de psychologue n’est pas encore encadrée par un code de déontologie national officiel. Cet article s’appuie donc sur les grands principes éthiques reconnus à l’international, notamment ceux du Code de déontologie des psychologues français, de l’American Psychological Association (APA) et de la Fédération Internationale des Psychologues.
Ces références permettent de guider la pratique en attendant une réglementation professionnelle spécifique au contexte marocain.
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