Accéder au contenu principal

Supervision et intervision ...Pourquoi en avons-nous besoin ?

 Supervision et intervision 

Pourquoi en avons-nous besoin ?


    En tant que psychologues, nous passons notre temps à écouter, analyser et accompagner nos patients. Mais qui nous accompagne, nous ? La supervision et l’intervision sont deux pratiques essentielles, non seulement pour garantir la qualité de notre travail, mais aussi pour préserver notre bien-être professionnel. Pourtant, elles restent parfois sous-estimées, voire absentes du parcours de nombreux professionnels dans le domaine .

  1.  Supervision et intervision : quelles différences ?

Bien qu’elles aient un objectif commun – nous aider à prendre du recul sur notre pratique – elles se distinguent par leur fonctionnement :

🔹Supervision : accompagnement par un psychologue senior ou un superviseur formé, qui aide à développer les compétences cliniques, à affiner sa posture professionnelle et à gérer les aspects personnels et éthiques du métier.

 🔹Intervision : échange entre pairs, où des psychologues d’expérience similaire partagent leurs cas et réflexions sans hiérarchie.

 Exemple : 

   Un psychologue débutant peut suivre une supervision avec un thérapeute expérimenté pour l’aider à affiner son approche clinique. En parallèle, il peut participer à des séances d’intervision avec d’autres jeunes psychologues pour partager ses difficultés et questionnements.

  1.  Pourquoi la supervision est essentielle

La supervision est bien plus qu’un simple échange, elle permet :

  • D’améliorer ses compétences cliniques : analyser ses cas sous un autre angle, explorer de nouvelles approches thérapeutiques.

  • D’éviter l’isolement professionnel : particulièrement important pour les psychologues exerçant seuls.

  • De prévenir l’épuisement émotionnel : parler des cas difficiles aide à mieux gérer la charge mentale et à éviter le burn-out.

  • D’assurer une prise en charge éthique et réfléchie : en bénéficiant du regard critique d’un expert.

   Bon à savoir : 

   Dans plusieurs pays, la supervision est obligatoire pour les psychologues en début de carrière, voire tout au long de la pratique.

  1. L’intervision : un outil d’enrichissement mutuel

L’intervision repose sur la collaboration et la bienveillance entre collègues.Ses atouts :

🔸 Diversité des points de vue : chaque psychologue apporte son regard unique sur une situation clinique.
🔸 Développement de la réflexivité : en expliquant nos choix thérapeutiques, nous affinons notre pensée clinique.
🔸 Renforcement de la solidarité professionnelle : partager ses doutes et difficultés permet de normaliser les défis du métier.

   Exemple de format d’intervision : 

    Un groupe de psychologues se réunit une fois par mois. Chacun peut présenter un cas ou un questionnement, et les autres apportent leurs analyses et suggestions, dans un cadre structuré et confidentiel.

  1. Comment intégrer la supervision et l’intervision dans sa pratique ?

  • Chercher un superviseur adapté à sa pratique et ses besoins.

  • Rejoindre un groupe d’intervision ou en créer un avec des collègues.

  • Privilégier une régularité (ex. une supervision mensuelle ou plus... ).

  • Accepter la remise en question et voir ces espaces comme une opportunité de grandir professionnellement.


   Supervision et intervision ne sont pas des "extras", mais des outils indispensables pour garantir une pratique psychologique de qualité et préserver notre équilibre professionnel. Prendre du recul, partager et apprendre des autres nous permet d’évoluer continuellement dans notre métier.


👉 Et toi, as-tu déjà expérimenté la supervision ou l’intervision ? Quels en ont été les bénéfices ?


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Dépression ou simple coup de blues ? ...Faites La différence…

Tout le monde traverse des périodes de tristesse ou de fatigue, mais comment savoir si c'est un simple coup de blues ou une véritable dépression ? La confusion entre ces deux états est fréquente, et pourtant, la distinction est essentielle pour obtenir l’aide appropriée. Voyons comment les différencier. 1. Le coup de blues : un état passager      Le coup de blues, ou tristesse passagère, est une réaction normale à un événement difficile (fatigue, contrariété, échec, conflit, perte…). Ses caractéristiques : Durée limitée : il dure de quelques heures à quelques jours. Cause identifiable : souvent lié à un événement précis (stress, mauvaises nouvelles, frustration…). Émotions fluctuantes : malgré la tristesse, il y a encore des moments de plaisir ou d’amélioration.  Pas de forte altération du quotidien : on continue de fonctionner, même avec une baisse d’énergie.  Amélioration spontanée : le moral remonte naturellement avec le temps ou avec des distractions a...

Les Nouvelles approches en TCC …Ce que dit la recherche ?

La Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) est une approche en constante évolution, enrichie par de nouvelles découvertes en neurosciences, en psychologie expérimentale et en science du comportement. Ces avancées ont donné naissance à des "troisièmes vagues" des TCC, intégrant des dimensions émotionnelles, contextuelles et expérientielles.    Dans cet article, nous allons explorer les nouvelles approches en TCC et ce que la recherche scientifique en dit.  1. L’évolution des TCC : de cognitions aux processus expérientiels   Les TCC classiques reposent sur la modification des pensées automatiques et des schémas cognitifs dysfonctionnels. Cependant, les nouvelles approches mettent davantage l’accent sur : L’acceptation des pensées et émotions négatives (au lieu de leur suppression) L’attention portée à la relation entre les pensées, les émotions et les comportements L’importance des valeurs personnelles et de l’engagement comportemental Ces évolutions ont ...

L’éthique en psychologie...Dilemmes et cas pratiques

        L’éthique est au cœur du travail du psychologue. Au-delà des règles et codes déontologiques, elle se traduit par des décisions complexes dans la pratique quotidienne. Comment gérer un secret professionnel face à un danger imminent ? Jusqu’où respecter l’autonomie d’un patient en souffrance ? Voici une exploration des principes éthiques fondamentaux, accompagnée de cas pratiques pour illustrer les dilemmes courants. Les grands principes éthiques en psychologie La pratique psychologique repose sur plusieurs piliers éthiques : Le respect de la personne et de son autonomie : Assurer le consentement libre et éclairé du patient.  La bienfaisance et la non-malfaisance : Agir pour le bien-être du patient sans lui nuire. Le respect du secret professionnel : Protéger les informations confidentielles, sauf exceptions légales. La responsabilité et la compétence : Agir dans les limites de son expertise et actualiser ses connaissances. L’impartialité et l’absence de c...